Soin Massage Magnétisme

la friction au hamman

Une séance de hammam au Maroc

La dimension sociale du hammam est importante : c’est parfois le seul lieu fréquenté à l’extérieur de la maison. Alors ça papote .

Le bain proprement dit est une pièce éclairée par un puits de lumière au plafond. On s’assied contre le mur, tout autour. La chaleur n’est pas excessive : juste ce qu’il faut pour ne pas avoir froid quand on est nu et mouillé.

Beaucoup de bruits résonnent : les cris des enfants, les interpellations des femmes, les chocs des seaux en plastique contre le sol. L’eau qui coule sans interruption des robinets dans les sceaux. Un déluge d’eau.


Une fois installée dans la salle de sudation qui nécessite un minimum d'une demi-heure, le bain de vapeur commence pour la baigneuse : elle installe ses pieds dans un seau d'eau brulante, Très souvent ce moment est choisi aussi vu le degré de la chaleur pour appliquer le henné (2) aux cheveux afin qu'il prenne bien.

La fin de la demi-heure trouve la baigneuse dans un état de transformation totale, au niveau de son état biologique, une sorte de torpeur due à la chaleur, à la saturation de, l'air, envahit progressivement ses membres, son buste, sa tête et gagne tout son corps. Cette dernière se sent possédée, pris par une sorte d'étourdissement Curieuse sensation que celle qui nous envahit au hammam; le degré thermique, active, la circulation du sang mais la vapeur gagne aussi l'esprit, l'imagination et le hammam devient un lieu onirique, un lieu d'hallucinations, de rêves, où l'imagination est reine, où l'on s'évade, où la volonté et le « social » disparaissent derrière ce rideau opaque de vapeur, où l'on se sent si près de soi, si près de son corps, où l'on se sent pour quelques heures appartenir à nulle part, où l'on se laisse aller, confiante, sécurisée et soumise.Mais ces rêveries et cette paix sont vite interrompues par la venue de la kiyassa (tayib pour les hommes) munie d'un gant rêche, kassa

Il y a un ordre précis dans les opérations et il y a toujours quelqu’un qui  nous prend en charge : savon noir, puis eau, puis frottage, puis savon doux. Il faut rester assis aussi .On tire un seau à soi, qu’une employée remplit à volonté.

Quand l’étape du savon noir et passé, c’est au tour du frottage. C’est une science exacte. Il convient d’extirper la crasse du moindre pore de la peau. une employée me frotte vigoureusement avec un gant idoine. Elle décolle de mon corps des copeaux de peau morte, noirs de crasse, elle s'attaque à la peau, prête et meurtrie, par une friction énergique qui permet de détacher en rouleaux grisâtres la saleté, usakh, accumulée dans les pores de la peau. Ce décrassage de l'épiderme est en même temps une sorte de massage qui peut s'accompagner de craquement d'os. La baigneuse est appelée à s'asseoir, à s'étendre, obéissent sans discuter aux ordres de la kiyassa.

 

 

 



30/05/2011
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